Amitié judéo-chrétienne, Section d’Aix-en-Provence
Ce numéro est entièrement consacré au Bulletin d’informations que Jules Isaac a fait composer, sous forme ronéotypée, entre 1954 et 1958, pour rendre compte de l’activité de la Section — c’est ainsi que l’on appelait alors les « groupes locaux » — d’Aix-en-Provence qu’il avait fondée en 1948, et qu’il dirigea jusqu’en 1957. Il n’était pas possible de reprendre, in extenso, les 35 numéros de ce Bulletin, quelque 317 pages bien remplies de format A4, et de toute manière tout n’était pas à retenir. On a privilégié les interventions de Jules Isaac lui-même, ainsi que deux débats.
S’il n’assurait pas lui-même la conférence, Jules Isaac, malgré ou à cause de sa surdité, avait l’habitude, pour prendre la parole au cours des séances mensuelles de la « Section », de rédiger ses interventions soit pour commenter la conférence de l’invité du jour, soit pour apporter une information susceptible d’intéresser ses auditeurs. C’est ainsi que devant cent cinquante personnes, en décembre 1954, Jules Isaac intervenait à la suite d’une conférence du Père Romefort sur le « Mystère d’Israël » selon Romain 9-11, en insistant sur le fait que son point de vue était celui d’un historien et non pas d’un théologien ; ou qu’en mai 1955, il proposait à la nombreuse assistance de l’ancienne Faculté des Lettres de l’université d’Aix-en-Provence, un exposé sur « le judaïsme au temps de Jésus, à la lumière des manuscrits de la Mer Morte » dans le but explicite « de lutter contre une certaine Ce numéro est entièrement consacré au Bulletin d’informations que Jules Isaac a fait composer, sous forme ronéotypée, entre 1954 et 1958, pour rendre compte de l’activité de la Section — c’est ainsi que l’on appelait alors les « groupes locaux » — d’Aix-en-Provence qu’il avait fondée en 1948, et qu’il dirigea jusqu’en 1957. Il n’était pas possible de reprendre, in extenso, les 35 numéros de ce Bulletin, quelque 317 pages bien remplies de format A4, et de toute manière tout n’était pas à retenir. On a privilégié les interventions de Jules Isaac lui-même, ainsi que deux débats.
S’il n’assurait pas lui-même la conférence, Jules Isaac, malgré ou à cause de sa surdité, avait l’habitude, pour prendre la parole au cours des séances mensuelles de la « Section », de rédiger ses interventions soit pour commenter la conférence de l’invité du jour, soit pour apporter une information susceptible d’intéresser ses auditeurs. C’est ainsi que devant cent cinquante personnes, en décembre 1954, Jules Isaac intervenait à la suite d’une conférence du Père Romefort sur le « Mystère d’Israël » selon Romain 9-11, en insistant sur le fait que son point de vue était celui d’un historien et non pas d’un théologien ; ou qu’en mai 1955, il proposait à la nombreuse assistance de l’ancienne Faculté des Lettres de l’université d’Aix-en-Provence, un exposé sur « le judaïsme au temps de Jésus, à la lumière des manuscrits de la Mer Morte » dans le but explicite « de lutter contre une certaine tradition mythique selon laquelle, à la venue du Christ, le judaïsme, dégénéré, n’était plus qu’un légalisme sans âme ».
Plusieurs extraits retenus ici sont constitués de notes qu’il avait rédigé et qu’il lisait ou faisait lire sur des sujets qu’il jugeait importants, comme « la prière “Pro Perfidis Judaeis” (juin 1955) et sa réforme de Pâques 1956 – qui permet de traduire “perfidis” par “manque de foi” et rétablit la génuflexion omise pour la seule Oraison pour les juifs. On trouvera aussi quelques notes bibliographiques concernant des publications de l’époque ou portant sur l’organisation de l’Amitié Judéo-Chrétienne, nationale et internationale, et les difficultés rencontrées.
On signalera, tout particulièrement, deux débats. Le premier, qui occupa deux séances (décembre 1956 et janvier 1957) sur le livre que Jules Isaac venait de faire paraître aux éditions Calmann-Lévy : Genèse de l’antisémitisme, débat au cours duquel a été discutée la thèse des racines chrétiennes de l’antisémitisme, ce qui lui a permis de préciser son point de vue et de clarifier sa position qui avait parfois été mal comprise, même au sein de l’association. Le second débat, qui a aussi occupé deux séances (décembre 1957 et janvier 1958) portait sur « le Procès de Jésus » et, en essayant de préciser « ce qui s’est réellement passé », faisait un sort à l’accusation de déicide tellement meurtrière.
Quelques « annexes » complètent cet ensemble, dont en particulier une notice (signée Bruno Charmet) sur Renée Bloch et sa bibliographie, pour mettre en évidence combien la perte, lors d’un attentat aérien, de la principale collaboratrice du Père Démann, a été dramatique pour les études juives en France.
Sommaire
« L’invincible espérance » (J-D. Durand)
Présentation (B. Charmet)
Séance de rentrée de l’A.J.C. d’Aix du 11 octobre 1954
Séance du 8 novembre 1954
Séance du 20 décembre 1954
Séance du 9 mai 1955 :
Le judaïsme au temps de Jésus, à la lumière des manuscrits de la Mer Morte
Documents : Notes envoyées à la Conférence internationale de Sarrebruck
Note de J. Isaac sur la prière du Vendredi Saint : « Pro Perfidis Judaeis »
Notre grand deuil – Renée Bloch
Notes bibliographiques récentes : publications françaises (J. I.)
Pâques 1956 – Une bonne nouvelle pour les Amitiés judéo-chrétiennes
Notes bibliographiques
Séance du 21 décembre 1956 : débat sur « Genèse de l’antisémitisme » de Jules Isaac
Séance du 21 janvier 1957 : suite du débat sur « Genèse de l’antisémitisme »
Chronique des Amitiés Judéo-Chrétiennes :
I – Où en est l’organisation internationale ?
II – Où en est l’organisation nationale en France ?
III – Projet de rencontre nationale à Lyon
IV – Suite : programme proposé / Commémoration du « Miracle des Billettes »
Le procès de Jésus – Points de vue divers
Séance du lundi 20 janvier 1958 : débat sur le thème du procès de Jésus
Séance du lundi 10 février 1958 : intervention de Jules Isaac sur l’affaire Dreyfus
Annexe I – Articles publiés dans Sens autour de Jules Isaac et de son œuvre
Annexe II – Quelques noms de conférenciers et titres de conférences
AnnexeIII – Lettre de Jules Isaac adressée à Madame Marie-Rose Lipmann
AnnexeIV – Notice sur Renée Bloch (1924 – 1955) (B. Charmet)