Qu’est-ce que la Pauvreté ?
Pendant l’année 2013-2014, le groupe de l’AJC de Mulhouse avait inscrit à son activité un cycle de cinq conférences sur le thème général : « La pauvreté, face à la richesse et à la justice ». Il s’agissait d’étudier comment nos traditions religieuses respectives avaient considéré “la pauvreté” ou plutôt, comme le soulignait le premier orateur, Jacques Goetschel, comment elles parlent du “pauvre”, s’intéressant plus à la personne qu’au concept. Ces conférences ont été retravaillées pour la publication.
Le cycle s’ouvre sur une longue conférence, qu’il nous a fallu résumer, de Jacques Goetschel sur « la pauvreté dans la tradition juive ». Celui-ci y présente d’abord, rapidement, les lectures sociologiques et philosophiques de la pauvreté, avant d’étudier les « figures du pauvres dans la Torah et le Talmud », puis de centrer son analyse sur la notion de Tsedaka, à la fois “justice” et “charité”, qu’il analyse comme une “obligation de solidarité”.
Après lui, Frédéric Rognon propose une étude de « la pauvreté selon la tradition chrétienne », dans sa double dimension de pauvreté matérielle et de pauvreté spirituelle, à partir de l’enseignement de Jésus recueilli dans le Nouveau Testament et de la pratique des premières communautés chrétiennes.
La troisième conférence, demandée à Jacques Goetschel et qu’il a fallu, elle-aussi, résumer, traite des « Perspectives messianiques de la fin de la pauvreté », en commentant en profondeur l’apparent paradoxe qu’il formule ainsi : dans quelle mesure peut-on, pour l’époque messianique, à la fois considérer comme inéluctable la présence du pauvre dans la société, selon ce qui est dit dans le Deutéronome (15,11) : “l’indigent ne disparaîtra pas de la terre”, et travailler à la réalisation de la parole prophétique qui vise à l’accomplissement de la justice et à la fin des inégalités.
Les dernières conférences ont été confiées à Frédéric Rognon. Il traite, dans la quatrième de « la pauvreté choisie » qui, si elle n’est pas réservée au christianisme — il y a eu d’autres courants de pensée qui l’ont encouragé —, y a eu une place spécifique, d’abord avec le monachisme, puis avec la réforme protestante qui a apporté sa propre analyse du phénomène de la pauvreté. Enfin, pour clore ce cycle, la cinquième conférence porte sur la manière dont la pauvreté peut aujourd’hui, dans les sociétés modernes, être abordée à partir de plusieurs modèles économiques d’inspiration chrétienne.
Pour compléter ce numéro, la revue publie une conférence que Bernard Grasset a donnée au groupe d’AJC Vendée de La Roche-sur-Yon sur « la musique juive des origines à nos jours » — malheureusement amputée des exemples sonores qui, à l’origine, illustraient les propos de l’orateur.
Sommaire
- Sur vos agendas (J. Cuche)
Qu’est-ce que la Pauvreté ?
Regards sur la pauvreté (Pasteur F. Diény, J. Batoula, Y. Chevalier)
La pauvreté selon la tradition juive (J. Goetschel)
La pauvreté selon la tradition chrétienne (F. Rognon)
Perspectives messianiques sur la fin de la pauvreté (J. Goetschel)
La pauvreté choisie (F. Rognon)
Pour aborder les problèmes économiques dans un cadre laïc (F. Rognon)
Regards sur la musique juive des origines à nos jours (B. Grasset)
Les Livres
- Éliane Amado Lévy-Valensi. Itinéraires, par Sandrine Szwarc (B. Charmet)
- Jérusalem. Voyage d’une chrétienne au coeur du Judaïsme, par soeur Sofie Hamring (J. Cuche)
- L’Église d’Abu Gosh, 850 ans de regards sur les fresques d’une église franque en Terre Sainte sous la direction de Jean-Baptiste Delzant (B. Marx)